JAHA DUKUREH : « NOUS SOMMES ARRIVÉS À UN TOURNANT DÉCISIF DANS LE MOUVEMENT DE LUTTE CONTRE LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES
Éradiquer les mutilations génitales féminines d'ici à 2030
Je pense que de nombreuses idées fausses persistent encore aujourd’hui au sujet des mutilations génitales féminines, par exemple, qu’elles sont pratiquées par des Africains ignorants et des personnes en Afrique qui ne sont pas éduquées ni civilisées. La pratique des mutilations génitales féminines existe en Afrique, mais aussi au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, et même dans des pays comme la Colombie, les États-Unis et le Royaume-Uni ! Les mutilations génitales féminines n’ont rien à voir avec la religion. Il ne s’agit pas non plus d’une question de classe sociale ou du niveau d’éducation. J’ai vu certaines des personnes les plus éduquées pratiquer des mutilations génitales féminines parce qu’elles pensent que cela fait partie de leur culture... CLIQUEZ SUR LE TITRE EN ROUGE POUR LIRE L'INTÉGRALITÉ DE L'ARTICLE.
Voici l'histoire de notre implication en ces moments de crise.
Il est 9h ce samedi de printemps lorsque une automobile SUV se gare devant un garage de la rue Émilie du Châtelet à Montréal. Il en sort le président de l’organisme à but non lucratif Mwali-Femme De Mérite, une organisation qui soutient les femmes en proie aux violences conjugales et les femmes qui expérimentent toutes sortes de handicaps. Si Olivier Ntumba est là ce matin, c’est parce qu’il a rendez-vous avec une dizaine de bénévoles afin de livrer en ces moments difficiles de COVID-19 des paniers alimentaires de vivres non périssables à des foyers dans le besoin. L’initiative est particulière pour l’organisation qui jusque là a organisé de nombreux types d’activités afin de documenter et dénoncer toutes formes de discriminations à l’endroit des femmes ainsi que de lever des fonds pour les femmes plus vulnérables parce que étant confronté à un handicap ou aidant un proche en situation de handicap. Le président Olivier parle de s’adapter à une crise planétaire. ” En fait après avoir écouté pendant je dirais une à deux semaines les différentes interventions des différents leaders des trois paliers gouvernementaux à savoir municipal, provincial et fédéral, j’ai ressenti le besoin qu’il fallait aussi que l’on sorte de notre zone de confort. C’est-à-dire si nos leaders gouvernementaux commencent à faire des points de presse tous les jours, ce qui est inhabituel, il faut aussi face à la crise que Mwali prenne des décisions qui la sorte de ses sentiers battus”, a t’il affirmé. C’est le deuxième weekend que Mwali a appellé ses bénévoles mais aussi ses partenaires en renfort pour livrer ses paniers alimentaires.
Tout est organisé minutieusement afin d’aller le plus vite possible. Un coordonnateur, crayon et papier à la main, organise les vivres par familles en fonction du nombre d’enfants, des bénévoles emballent les paniers puis les chargent dans leurs automobiles personnelles et un briefing est fait avant la descente sur le terrain. Les familles que Mwali dessert pour le moment sont des femmes monoparentales avec un, deux, trois enfants et même plus. Il est arrivé que Mwali ait sur sa liste des familles de plus de 5 enfants. Selon Olivier, les familles qui s’inscrivent par le biais d’un formulaire en ligne respectent les critères d’une partie des personnes de base dont l’organisme s’occupe, à savoir les femmes victimes de violence conjugale et les femmes monoparentales. Lui et son organisation pensent que cette action spécifique en faveur des femmes monoparentales a des avantages certains.”Pour cette action spécifique, à travers le monde on parle du confinement, on parle de la distanciation sociale. Ces deux mots sont venus jouer un rôle majeur dans notre vie quotidienne. Alors, certaines femmes monoparentales se retrouvent aujourd’hui à la maison avec leurs enfants qui n’ont pas d’école, qui n’ont pas de garderie, donc elles doivent vraiment être au quotidien avec leurs enfants. Imaginez une femme qui a trois enfants. Elle va sortir faire l’épicerie avec ses trois enfants en temps de crise. Il faut porter des gants, porter des masques. Les enfants vont obéir, écouter, mais elle peut avoir aussi des moments où elle est distraite et un enfant peut enlever son gant et toucher un métal dans une épicerie. Il ne sait pas qui est passé là avant”, souligne Olivier. Il renchérit en disant que ”le fait de leur apporter un petit panier à la fin de la semaine, chaque samedi, fait en sorte qu’on réduise aussi leur fréquence de sorties. ça fait que quelque part on a peut-être évité à certaines femmes d’aller faire l’épicerie avec leurs enfants et de les exposer à des risques potentiels d’attraper la COVID-19”.
À Mwali, les membres du staff sont conscients qu’ils n’auraient pas pu y arriver sans l’aide des bénévoles et des partenaires. Pour la descente de ce samedi, deux membres de la communauté congolaise de Montréal(Cocom) se sont joints aux bénévoles du plus proche partenaire de Mwali à savoir l’Organisme Tendre La Main qui a pour mission de soulager la pauvreté chez toute personne démunie. Les bénévoles quant à eux viennent parfois en famille et apprennent à leurs jeunes adolescents comme aider en période de crise. Pour mener à bien ce projet plusieurs organismes et personnes sont nécessaires dans le procéssus. Il y’a les organismes chez qui Mwali va s’approvisionner en vivres, il y’a les organismes qui fournissent les bénévoles et il y’a des personnes de bonne volonté qui peuvent aider en fournissant leurs bras, de l’espace d’entreposage, ou en relayant l’information. À Mwali le staff dit avoir de la chance que beaucoup de personnes veuillent s’impliquer et lance un appel à tout bénévole qui souhaiterait aider. Par ailleurs, il tient à rappeller que pour appliquer pour un panier alimentaire les femmes monoparentales peuvent passer par le formulaire Mwali, disponible en ligne, sur toutes les plateformes de l’organisme.